Le punk n’est pas mort. Quoi qu’en disent les soi-disant puristes. La preuve, entre autres, par trois : FIDLAR, The Orwells et California X.
La prochaine fois qu’un autoproclamé expert en musique vous assurera que le punk n’existe plus, voici les options qui s’offrent à vous : Riez, courez, insultez-le, faites-lui un câlin de consolation mais surtout parlez-lui de FIDLAR, de The Orwells ou encore de California X.
Trois groupes différents oui, mais avec la même énergie, le même état d’esprit, la même envie de foutre le bordel. La recette est simple : Deux guitares, une batterie qui abuse des cymbales, une basse et une voix saturée. Comme à l’âge d’or du punk, leurs chansons, ou devrions-nous dire leurs hymnes, ne durent pas plus de 3 minutes et sont composées de quatre accords qui tournent en boucle. En ce qui concerne les paroles ne cherchez pas bien loin. Une phrase choc et quelques mots en rapport avec le skate, la bière, la fête et la jeunesse suffisent. Le tout crée une « feel good music » hyperactive. Leur son procure une sensation de liberté enivrante. Presque flippante. Les musiques de FIDLAR, The Orwells ou California X donnent l’envie irrésistible de tout foutre en l’air. Comme si chaque track n’allait jamais s’arrêter et vous accompagner dans un nouveau mode de vie où l’instant présent est la seule chose qui compte. Ah mais tiens, c’est punk ça justement.
Fuck It Dog, Life Is A Risk
FIDLAR représente parfaitement ce qui est évoqué plus haut. Le punk moderne, c’est eux. Leur musique est un joyeux bordel qui, contrairement à ce qu’il laisse croire, est totalement maîtrisé. Voilà ce qui les différencie sûrement de leurs ancêtres à l’origine du terme Punk. Si il n’y a pas la volonté de réaliser des prouesses techniques, ce n’est non pas par manque de talent, mais parce-que cela ne rentre pas dans leur état d’esprit. Ils cherchent à toucher ceux qui les écoutent le plus rapidement possible. La musique de FIDLAR est un électrochoc qui a pour but de vous retourner le cerveau. Et ainsi de vous donner un sentiment de liberté, la capacité d’affronter beaucoup plus de choses que vous ne le pensez. La preuve, tout est dans leur nom. Le terme FIDLAR représente les initiale de « Fuck it dog, life is a risk ». Cette phrase est en quelque sorte une punchline criée haut et fort par les skateurs avant de se lancer dans une figure dangereuse. « La vie est un risque ». Lancez-vous et prenez des risques si vous souhaitez arriver à ce que vous voulez. C’est beau comme état d’esprit. Et c’est Punk.
The Orwells, college for ever
Comme pour FIDLAR et California X, il se dégage une certaine insouciance dans le son de The Orwells. Vans au pied, soleil qui brûle le visage, lunettes de soleil et fête sur la plage, voilà le contexte idéal pour écouter ces quatre mecs de la banlieue de Chicago en place depuis 2009. Le son de The Orwells est déjà plus brouillon comparé à celui de FIDLAR. Ces derniers se différencient par des enregistrements plus clairs. Par là, comprenez qu’à l’écoute de The Orwells, on imagine cinq potes dans un garage, un enregistreur au milieu de la formation, et au bout de la répèt, l’album est là ! Ce qui n’est en rien déplaisant. Petit plus, l’EP de The Orwells, Other Voices, est en téléchargement gratuit sur leur site !
California X, bordel
« Wooooooh ! ». C’est en gros ce que ça fait d’écouter California X pour la première fois. Les guitares sont saturées au maximum et rappellent les effets utilisés dans le grunge (Nirvana pour la référence). La batterie est à la limite de faire saturer les enceintes. La basse est extrêmement lourde. Comme dans les deux groupes évoqués précédemment la voix est saturée, ce qui apporte une énergie supplémentaire. Les enregistrements de California X font très DIY (Do It Yourself). Chaque instrument essaye de jouer plus fort que les autres. Sur certains tracks il faut un petit temps d’adaptation pour se faire à la qualité d’enregistrement qui n’est aucunement celle retrouvée avec un album enregistré en studio. Et c’est ce qui fait le charme de California X. Cette impression d’écouter un groupe de potes en pleine répèt, au fond du garage. Juste là.
Et parce-qu’il faut conclure sur une ambiance skate-punk, voici un petit adage balancé par Billie Joe Armstrong, le chanteur de Green Day. Faites en ce que bon vous semble : « Un mec se dirige vers moi dans la rue et me demande « c’est quoi le Punk? ». Je shoote dans une poubelle et je lui dis « Ça c’est Punk ! ». Du coup, il shoote dans une poubelle et me demande « C’est Punk ? ». Je lui répond « Non c’est devenu tendance. » »
Thibault Manchon-Bono
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